Ne touchez pas au droit d’asile! Pas de compromis avec la forteresse Europe!

Samedi 3 juin 2023, Cologne, 14:00h Rudolfplatz

Le 8 juin, les ministres de l’Intérieur de l’UE prévoient de voter sur une réforme majeure du système d’asile européen. Le régime d’asile européen commun (RAEC) est censé comporter des aggravations importantes – et pousser encore plus loin la politique brutale de cloisonnement de la forteresse Europe.

Toutes les personnes en quête de protection pourraient être retenues aux frontières extérieures de l’UE et devraient y déposer une demande d’asile – dans des conditions de détention et sans accès à une assistance juridique. Le „deal Erdogan“ de 2016 entre l’UE et la Turquie est la base de ce plan. Le notoire camp de Moria sur l’île grecque de Lesbos et les autres hotspots grecs servent de modèles, leur inhumanité est censée devenir la norme dans toute l’UE.
Si l’on peut expulser vers un soi-disant „pays tiers sûr“, une demande d’asile ne sera même plus examinée. La liste des „pays tiers sûrs“ doit encore être élargie à cet effet.
Un pas supplémentaire vers la déshumanisation des réfugiés. Dans les faits, le droit individuel à l’asile risque d’être supprimé complètement.

Les frontières tuent : en Méditerranée, dans les camps de torture financés par l’UE en Libye, aux grilles de la frontière avec la Biélorussie et ailleurs. Chaque jour, les gardes-frontières des États membres de l’UE procèdent à des push-back illégaux et brutaux.

En résumé:

  • Partout aux frontières extérieures, les personnes en quête d’asile seraient internées dans des camps de rétention. Des personnes en état d’urgence psychique seront détenues. Un soutien indépendant ne sera guère possible. Les conditions dégradantes de Moria deviendront ainsi la norme aux frontières extérieures de l’UE.
  • Les „procédures d’asile accélérées“ menées directement aux frontières extérieures ne permettront plus d’examiner les motifs de fuite, mais serviront uniquement à trouver un lieu d’expulsion, un soi-disant „pays tiers sûr“. Cette „sécurité“ ne doit alors pas être garantie dans tout le pays nommé „sûr“ et est synonyme de soins minimaux.

C’est ainsi que les gouvernements tentent de bloquer également la voie juridique vers l’asile. Ils se préparent aux mouvements migratoires attendus dans le cadre de la catastrophe climatique plutôt que de remettre en question le système capitaliste. Le réarmement accéléré et le cloisonnement aux frontières extérieures s’inscrivent dans la tendance des développements autoritaires et vers la droite en Europe.

Malgré les violations claires de la Convention de Genève sur les réfugiés, de la Convention européenne des droits de l’homme et des déclarations d’intention contraires dans le contrat de coalition du SPD, des Verts et du FDP de vouloir „mettre fin à la souffrance aux frontières extérieures“, le gouvernement allemand soutient les plans de démantèlement du droit d’asile dans l’UE.

Le 3 juin, nous descendrons dans la rue en colère, en solidarité avec toutes les personnes en quête de protection, contre la forteresse Europe, pour la liberté de circulation et d’établissement et pour l’autodétermination, toujours de manière antifasciste.